Malgré le gris du ciel, la pluie et le vent, je m’obstine à faire éclore le printemps dans mon assiette. Cresson, fèves, radis rose, oignon rouge, menthe verte… De la couleur avant toute chose. J’admire la beauté des produits frais, je déguste sans regarder la pluie tomber et souris à la vie entre chaque bouchée.
Les fèves, ça se mérite. Déjà, il faut attendre le printemps pour en manger et puis les écosser, ensuite les éplucher pour enfin les faire cuire et les manger. Mais, voilà la récompense ! Des vitamines, du magnésium, des fibres, de la consistance, un goût feutré moins rustique que celui du pois cassé et une belle couleur vert tendre à faire pâlir les petits pois. Mon petit velouté n’y a pas résisté. A peine épicées avec du cumin, parfumées avec de l’ail des ours et de la coriandre fraiche, mes fèves, pour lui, se sont surpassées.
Je suis passée en mode vert. Probablement est-ce une réaction spontanée à la grisaille parisienne, célèbre entre toutes pour sa morosité… En attendant je prends le frais. Je mélange allègrement cresson, pourpier, cœurs de trévise verte avec de la racine de persil et de la courgette râpées. Et puis, pour parfumer le tout, ciboulette et ail des ours. Que du bon qui fait du bien.
Me voilà de retour chez moi, dans mon antre parisien. Mon appartement est plus ou moins sans dessus dessous suite à un cambriolage ridicule commis en mon absence par des amateurs décérébrés et les plantes de mon balcon ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes après avoir été rudoyées par les assauts de l’hiver. J’ai néanmoins décidé de faire contre mauvaise fortune, bon cœur et de ne partager avec vous que le meilleur. C’est à dire, ma satisfaction joyeuse d’être là.
Tout ce dont j’avais envie en rentrant c’était une bonne soupe et j’aurais volontiers abandonné ma cuisine pour aller me repaitre d’un grand bol de soupe vietnamienne chez Pho 14, le King de la soupe Pho dans le 13ème arrondissement, mon quartier adoré.
Le froid aidant, j’ai préféré cuisiner moi même et me suis débrouillée avec ce que j’avais à la maison, ne descendant au supermarché, juste en bas, que pour compléter avec des ingrédients frais. J’étais ravie de retrouver mes ustensiles et mes petites habitudes et je me suis régalée de cette soupe méditerranéenne aussi goûteuse, confortable et réconfortante que je la souhaitais.
Un gâteau au chocolat, certes, mais chocolat et combava, c’est un peu plus insolite et c’est ça qui m’amuse. J’ai vraiment beaucoup aimé la formule du muffin qui se transforme en cake, au point de l’exploiter, voire, la surexploiter, néanmoins, cela implique certains inconvénients au niveau de la consistance. Celle d’un muffin n’est pas celle d’un cake et, riche en chocolat, ultra moelleux, le gâteau hors de son moule s’est très vite transformé en quelque chose d’informe et peu esthétique. Par contre au niveau gustatif, je retombe sur mes pattes, c’est pourquoi, malgré sa présentation inhabituelle, ce cake au chocolat combava mérite son nom et tous ses galons.
